Un projet de formation au cœur du secteur à profit social

Des étudiant.es aux profils diversifiés

Chaque année, entre 55 et 65 étudiant.es entrent dans le cursus. Parmi celles et ceux-ci, 60 à 70 % sont engagé.es dans la vie professionnelle et reprennent le chemin de l’enseignement supérieur avec l’expérience d’une pratique parfois importante dans différentes institutions et services sociaux. Quant à la formation initiale des étudiant.es qui nous rejoignent, environ la moitié ont un diplôme d’assistant.e social.e ; ensuite, viennent les éducateurs.rices (environ 25 %) ;  les autres sont GRH, infirmier.es en santé communautaire, assistant.es en psychologie ou encore bachelier.e en coopération internationale… Enfin, 8 à 10 % ont accès au programme via la valorisation des acquis de l’expérience. Aujourd’hui, nous comptons 434 diplômé.es du MIAS LLN | Namur pour 12 promotions (la première promotion étant sortie en 2010 et la dernière en 2022).

Des diplômé.es recherché.es par les employeurs

Une majorité des diplômé.es du MIAS a progressivement investi des fonctions à responsabilité dans quasi toute la diversité des domaines que recouvre le secteur à profit social. Les employeurs sont en demande du type de profil de personnes que nous formons. Ils réclament des travailleurs.euses au profil de compétences ancré dans l’action et l’intervention sociales, avec des capacités d’appréhender la complexité du contexte sociétal de l’action sociale. Ils recherchent des profils capables aussi d’évaluer les enjeux des politiques sociales, capables d’innover sur le plan des pratiques et dispositifs sociaux. Ces compétences sont à allier avec des compétences de management, avec la maîtrise des outils de gestion des institutions sociales, avec le développement d’un pilotage stratégique spécifiquement inscrit dans les réalités institutionnelles, pilotage répondant aux besoins du secteur.

Une formation avec une dimension politique affirmée

Nous ne souhaitons pas répondre à la demande du secteur et des employeurs en proposant une formation qui développe des compétences purement scientifiques et techniques. La formation que nous voulons offrir est loin d’être désincarnée d’une certaine vision du type de professionnel.le à former ; elle est portée par des orientations et un projet pour le développement du secteur.

Notre Master en Ingénierie et action sociales entend développer des pratiques managériales socialement responsables, en cohérence avec les finalités et les principes éthiques et déontologiques de l’action sociale. Ainsi:

  • Les notions de progrès et d’innovation figurent au cœur des objectifs de cette formation mais dans le sens de plus de justice sociale, dans le sens d’un réel développement social apte à satisfaire les besoins individuels et collectifs des publics, dans le sens d’un développement social apte à construire ou renforcer le lien social et les réseaux de solidarité.
  • Résolument à contre-courant d’une vision utilitariste et instrumentale de l’action sociale, le défi de cette formation est de dépasser la tension souvent exprimée entre les logiques sociale et managériale. La logique managériale pose des exigences de plus en plus prégnantes de recherche d’efficience, de performance, de formalisation, de rationalisation, de standardisation, de contrôle. La logique sociale privilégie elle le projet social au service des publics.
  • Le choix dans ce Master n’est pas de mettre en place des modèles et des instruments pour gérer l’institution à l’instar du secteur marchand et de soutenir l’illusoire neutralité des méthodes de gestion. Il s’agit de les réfléchir et de les construire dans la spécificité que requiert le secteur privé et public non-marchand et en cohérence avec les conceptions de l’action sociale que l’on y défend.

Ainsi, notre Master parie sur un profil de futurs diplômé.es acteurs.rices professionnel.es critiques, capables d’innover et de soutenir l’évolution et le changement des pratiques sociales et institutionnelles.

Un ancrage marqué dans le secteur à profit social…

L’ancrage de ce master et la conception de son programme s’inscrivent dans une volonté de prendre en compte l’évolution des politiques et pratiques sociales, les enjeux du développement du secteur à profit social et la reconfiguration de l’emploi y observée. Nous portons ainsi une vigilance constante quant à l’ajustement des programmes aux réalités du secteur à profit social.

Les multiples interactions avec des milieux professionnels dans le MIAS se marquent également au travers des cycles de conférences organisés en partenariat avec l’UNIPSO qui sont autant d’espaces de réflexion et de questionnements liés à l’ingénierie sociale (comme l’évolution du financement de l’action sociale et ses liens avec le secteur marchand) et/ou des questions d’actualité (comme les questions de transition pour les récentes thématiques questionnées).

Par ailleurs, nos formateurs et formatrices, pour un nombre important d’entre eux, ont un investissement principal dans les milieux professionnels du non-marchand comme cadres ou responsables de fédérations ou encore sont impliqués dans les structures de concertation sociale ou dans le monde politique.

Nous ambitionnons également, au travers du CÉRIAS consultance, de nous positionner en véritables prestataires de services aux côtés des milieux professionnels.

Au travers de ces multiples collaborations et interactions, nous disposons d’un réel observatoire, qui de manière permanente et fluide, permet à notre MIAS de déceler les évolutions et enjeux du métier de cadre dans le secteur à profit social pour les implémenter dans la formation.

…soutenu par la recherche, dans une dimension internationale

La recherche quant à elle occupe une place prépondérante au sein du MIAS: dans le cadre des activités d’apprentissage, et également par la création, dès 2012, d’un centre de recherche : le CÉRIAS Recherche. Le MIAS participe ainsi à la production, au sein de collectifs professionnels et scientifiques, nationaux et internationaux des savoirs en ingénierie et action sociales. Ces dernières années, plusieurs de nos mémorant.es ont ainsi été appelé.es à communiquer les résultats de leurs recherches dans des Congrès tant en Belgique qu’à l’étranger ; de même, un certain nombre d’entre eux ont été accompagnés pour assurer la publication de celles-ci.

La dimension internationale du MIAS est largement, elle aussi, intégrée tant dans le développement de partenariats professionnels et académiques que dans le cadre d’activités spécifiquement inscrites au programme telles que le Séminaire international de recherche en ingénierie et action sociales (SIRMIAS). Par son ouverture au public, le SIRMIAS se positionne comme lieu de construction de savoirs entre étudiants, chercheurs locaux et internationaux et monde professionnel.

Notre volonté est donc d’inscrire résolument notre formation dans un rapport entre théorie (avec des apports théoriques de haut niveau) et pratique (avec un ancrage réel dans le monde professionnel et une confrontation aux réalités concrètes), le tout dans un aller et retour permanent marqué par la prise de distance critique et la perspective d’innovation.

Béatrice Derroitte et Véronique Chamberland,
co-directrices du MIAS LLN | Namur