Lettre d’information MIAS LLN/Namur : Mémoires 22/23

Lors des sessions de janvier, juin et septembre 2023, différent.es étudiant.es ont terminé leur parcours en présentant un travail de mémoire dont les qualités ont été soulignées par les jurys.

Les différents travaux sont présentés dans cette lettre d’information [1].

Nous vous en souhaitons une bonne lecture !

Et bien sûr, félicitations encore aux mémorant.es pour les travaux de recherche réalisés.

Si vous souhaitez davantage d’informations sur un de ces mémoires, vous pouvez prendre contact avec Thierry Dock à l’adresse thierry.dock@mias-lln-namur.be

[1] Les mémoires réalisés par Ginette Mukalayi Lokenya (‘Quelles sont les difficultés auxquelles sont confrontés les permanents dans la mobilisation des usagers précarisés pour les rendre acteurs de leur propre changement ?’) et Maxime Proces (‘Masculinités et travail social’) ont un caractère confidentiel et ne peuvent pas être communiqués.






La gestion de la discrimination sur le lieu des personnes LGBT+ : comparaison entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’Ontario – par VANDER AUWERA Romane

Ce mémoire veut étudier les discriminations vécues par les personnes LGBT+ sur leur lieu de travail ainsi que la façon dont ces personnes ont été défendues que ce soit par elles-mêmes, leurs collègues, hiérarchies, syndicats ou autres organismes d’aide. Cette recherche s’est fait en Ontario (Canada) et en Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces deux terrains permettent de mettre en comparaison deux situations très contrastées : l’Ontario a très peu de lois syndicales , comparées à la Belgique qui en a beaucoup ; la Belgique a très peu de lois pro-LGBT+, en comparaison à l’Ontario qui en comporte énormément. Pour cette recherche, il est apparu intéressant d’utiliser une méthode qualitative à travers des entretiens et de l’observation participante afin d’avoir une meilleure compréhension des vécus et des émotions que des discriminations provoquent. Mon propos est le suivant : les personnes LGBT+ ont une charge mentale accrue afin d’éviter les discriminations et les gérer ; elles construisent des safe space pour discuter entre elleux. En ce sens, il me semble important que le monde du travail et les syndicats deviennent des safe space pour que ce public puisse s’exprimer ouvertement sur leur identité et demander de l’aide lorsque nécessaire.






Bien-être au travail  et absentéisme : un lien évident ? Étude réalisée auprès du personnel soignant au sein des maisons de repos et de soins – par DE FABRITIIS Rachel

Ce mémoire a pour finalité de favoriser la compréhension de l’influence du bien-être au travail dans l’apparition et/ou le renforcement de l’absentéisme au sein des maisons de repos et de soins, et plus précisément auprès du personnel soignant (infirmiers / aide-soignants).

Afin de répondre à notre question de recherche, nous avons choisi de prendre appui sur une approche qualitative à travers des entretiens semi-directifs ainsi que des périodes d’observation au sein de deux terrains partageant une variable commune, celle de l’absentéisme.  En ce qui concerne l’analyse, nous mettons en évidence les représentations, les ressentis ainsi que les difficultés quant à l’application du bien-être au travail et le contexte relatif à l’absentéisme. Enfin, la théorie met en évidence un lien d’influence entre ces deux concepts, nous tentons à notre tour de confirmer ou non cette relation sur base des données récoltées. Au vu de la finalité de ce cursus, nous nous sommes positionnée dans la posture de cadre du secteur non marchand face à la thématique abordée.






Comment les Centres de Planning Familial ont-ils organisé la fonction de Responsable de la Gestion Journalière face à l’écart entre le décret de 2014, le Code des Sociétés et Associations (CSA) et la réalité de terrain ? – par LABAR Marie

Ce mémoire traite essentiellement de la fonction de Responsable de la Gestion Journalière au sein des Centres de Planning Familial. Une contextualisation permet de comprendre le mode de fonctionnement des Centres de Planning, le mode de financement, la composition de l’équipe pluridisciplinaire, etc. L’identification des enjeux permet d’avoir une représentation de la complexité de la fonction, ainsi qu’une compréhension des défis auxquels les Responsables de la Gestion Journalière font face au quotidien. Des concepts tels que l’économie sociale, la professionnalisation, la prévention et la promotion à la santé, les représentations, le statut, ainsi que l’urgence ont été définis.

Pour répondre à la question de recherche, une méthodologie qualitative semi-directive a été utilisée. L’analyse des interviews a été réalisée en relation avec le cadre théorique et a pu mettre en lumière les écarts entre le décret datant de 2014, le Code des Sociétés et Associations et la réalité de terrain. Des concepts inattendus comme les « savoirs légitimés » et le « capital culturel » ont été relevés durant les interviews. Suite au constat de l’écart entre le décret de 2014, le CSA et la réalité de terrain, des pistes de recommandations ont été développées sous forme de trois scénarios. Pour terminer, une analyse de la posture de chercheuse par rapport aux différentes étapes de la rédaction du mémoire a été réalisée.





Comprendre les enjeux organisationnels des maisons de repos et de soins qui hébergent des patients souffrant de maladies neurodégénératives en stade avancé – par MICHEL Aline

Notre recherche porte sur la compréhension des enjeux organisationnels auxquels sont confrontées les maisons de repos et de soins (MRS) qui hébergent des patients présentant une maladie neurodégénérative : sclérose latérale amyotrophique (SLA) et sclérose en plaques (SEP) à un stade avancé de leur maladie. Nous nous inscrivons dans une démarche de recherche exploratoire. Notre méthodologie est axée sur le paradigme compréhensif avec l’entretien semi-directif pour méthode qualitative principale. 12 entretiens ont été menés dans 3 MRS conventionnées. Dans chaque MRS, les personnes suivantes ont été interrogées : le·la directeur·trice, un·e infirmier·ère en chef, un·e aide-soignant·e, un·e paramédical·e.

Nos résultats révèlent que les MRS sont traversées d’enjeux variés à plusieurs niveaux : environnement, structure physique et technologie, etc. Dans notre focus sur la gestion des compétences au regard du concept des capabilités d’Amartya Sen, nous constatons que le personnel soignant élabore des stratégies différentes pour être en capabilités avec les patients SEP-SLA. Nous identifions également des facteurs de conversion clés, tant positifs que négatifs, qui influencent les capabilités des travailleurs.






Comment comprendre que des travailleurs d’une EM2B, issus du champ psychiatrique et des personnes en souffrance psychiatrique initialement non-demandeuses d’aide parviennent à se rencontrer : que mobilisent ces travailleurs sociaux « militants » et qu’en perçoivent ces personnes ? – par PEETERBROECK Marie-Céline

En 2010, la Belgique s’engage dans un vaste mouvement de réforme des soins en santé mentale. Dans ce contexte de nouveaux dispositifs apparaissent : les équipes mobiles.

Cette recherche vise à analyser, à comprendre un de ces acteurs émergent : une équipe mobile 2B. Dès sa création en 2013, elle a fait le choix d’utiliser « la mobilité » pour « aller vers » une population en souffrance psychiatrique sévère, éloignée des dispositifs d’aide et de soins traditionnels et ne demandant pas spontanément d’aide.

Comment dès lors comprendre qu’il y ait rencontre entre ces usagers et ces professionnels ? Que mobilisent les travailleurs pour rejoindre ce public en marge et qu’en comprennent les usagers ? C’est à cette question que ce mémoire tente de répondre avec pour intention de mettre en évidence que les choix, les pratiques et les postures de ces travailleurs détiennent une dimension militante.






Le non-recours à la PrEP par les prostituées : les enjeux de la révélation du ‘‘stigmate de la putain’’ – par STEVENS Louison

Recourir à la PrEP implique de révéler une information stigmatisante justifiant la nécessité du traitement. Pour une prostituée, il s’agit du ‘‘stigmate de la putain’’ vénérienne, vénale et dégénérée. Or, la société produit une violence symbolique qui alimente un cercle vicieux : celui de la stigmatisation et son intégration par les prostituées. Toutes ont conscience des risques et opportunités du dévoilement, c’est pourquoi elles jaugent leurs interlocuteurs pour déterminer à qui révéler ou non leur secret. L’objectif prioritaire est de préserver la qualité de la relation entretenue avec leurs proches. Ainsi, elles révèlent leur stigmate lorsqu’elles peuvent en tirer profit ou que le danger d’outing est trop grand. Dans d’autres circonstances, elles adoptent des techniques pour le dissimuler. Toutes n’ont pas le même niveau d’assurance à la révélation, et celle-ci génère obligatoirement des conséquences : il y aura toujours un avant et un après la révélation.






Quels sont les facteurs qui influencent la participation au MIAS d’une mère de famille travaillant dans le secteur non-marchand ? – par VILLETTE Béatrice

Deux facteurs cadrent le questionnement de ce mémoire. Le premier est que la formation continue est favorisée par les politiques pour répondre aux enjeux du chômage structurel et du changement toujours croissant de nos environnements. Elle s’inscrit dans un contexte néolibéral qui favorise l’auto-entreprenariat de l’individu et qui pousse à la recherche de la performance. Le deuxième facteur est que les femmes sont de plus en plus actives sur le marché du travail et sont toujours majoritairement responsables des tâches domestiques et des soins aux enfants au sein du cercle familial. Au travers des concepts de la représentation sociale, de la négociation et de la reconnaissance, cette recherche qualitative propose une analyse des facteurs qui influencent la participation à une formation continue de ces femmes qui travaillent et qui ont des enfants à charge. La finalité de cette analyse est de proposer des pistes de recommandations facilitant l’accès à la formation pour ce type de profil.






Des usages de la pause chez les travailleuses militantes du secteur à profit social – par ASPEEL Alexandra

La recherche présentée dans le cadre de ce mémoire se concentre sur les usages de la pause des travailleuses militantes du secteur de la migration et de la coopération internationale. Au départ de cinq entretiens compréhensifs réalisées auprès de travailleuses de première ligne et de cadre, mais aussi de différents appuis théoriques, sont explorées trois thématiques centrées autour des déterminants aux usages de la pause.

La première thématique, axée sur les apports de l’engagement, est issue du constat d’une utilisation différenciée des pauses en fonction de la place occupée par la travailleuse au sein de son organisation. La seconde thématique s’enracine au sein des structures organisationnelles et des usages divers de la pause qui en découlent. Enfin, la troisième et dernière thématique concerne quant à elle les spécificités de genre.






Évolution des modalités d’actions militantes au sein des trajectoires individuelles – par FRANCIS Gwenaëlle

La recherche questionne les ressorts qui participent, chez les militants, au choix du type d’action militante investie. La recherche à lieu sur deux terrains, deux organisations citoyennes militantes urbaines ayant un panel large d’actions et de luttes (sociales, environnementales, etc.). Elles sont composées exclusivement de militants bénévoles dont la majorité d’entre eux sont des militants par conscience. Des récits de vie et observations participantes ont permis de récolter les données nécessaires à la recherche. Deux ressorts ont principalement été développés, les bénéfices et couts ainsi que la socialisation. Ces ressorts sont aussi abordés chronologiquement, en lien avec les trajectoires des personnes interviewées. La recherche met en évidence deux temps affectant le choix des modalités d’actions investies : un temps intense de développement de la conscience politique et un temps d’investissement militant et professionnel conséquent.






Comment favoriser l’intégration d’une personne porteuse d’un trouble de l’attention, avec ou sans hyperactivité, dans son milieu professionnel ? – par LORANT Antoine

Ce mémoire traite de la question de l’intégration professionnelle du travailleur porteur d’un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). L’objectif de ce mémoire est triple. Il s’agit d’abord de se pencher sur les inégalités que peut rencontrer le travailleur dit porteur d’un « TDA/H ». Il aborde ensuite les modes de compensations développés par le travailleur et l’organisation afin de permettre la complète intégration du travailleur porteur de ce trouble. Enfin, il s’interroge sur l’impact de ces mesures dans le quotidien de la personne dans le contexte du travail.

Cette recherche s’inscrit dans un dispositif qualitatif. L’écrit est rédigé dans une démarche de théorisation ancrée, effectuant des allers et retours entre la théorie et l’analyse des données.

J’explore, par le biais de divers entretiens et observations, le ressenti de chaque personne interrogée porteuse de ce trouble que je mets en perspective avec son vécu. Ainsi, la compréhension de la scolarité et, à l’heure actuelle, de la vie sociale et professionnelle me permet de déterminer s’il existe effectivement certaines discriminations envers le public que forment les personnes dites TDA/H au travail, mais aussi de déterminer le moment où ces discriminations peuvent débuter. Cela me permet de comprendre certains comportements des travailleurs dans le cadre du travail, directement liés à ces stigmatisations.

L’analyse ainsi faite des entretiens, des observations et des différentes sources théoriques permet d’établir différentes pistes d’actions qu’un cadre pourrait déployer afin d’améliorer le bien-être au travail et notamment de favoriser l’intégration professionnelle d’un travailleur porteur de ce trouble au sein de son organisation.