VIème Séminaire international de recherche du Master en ingenierie et action sociales Louvain-la-Neuve | Namur

 

VIème Séminaire international de recherche
du Master en ingenierie et action sociales Louvain-la-Neuve | Namur

 

Lieu : Henallux- département social – 23, rue de l’Arsenal à Namur

 

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Jeudi 20 novembre 2014, 17-20h, Namur

Arnaud Frauenfelder

Professeur de sociologie à l’University of Applied Sciences Western Switzerland (HETS/Genève), membre du comité de rédaction de Tsantsa, Revue de la Société Suisse d’Ethnologie (SSE)

 

Les rapports contrastés des professionnels à ce que

enfermer des mineurs veut dire

Depuis ces dernières décennies, on assiste en Suisse (comme dans d’autres pays d’Europe) à un certain retour de la question carcérale parmi l’ensemble des réponses sociopolitiques engagées vis-à-vis du traitement de la délinquance juvénile. Ce retour se manifeste par des mouvements d’apparence contradictoires contraignants notamment les Centres éducatifs fermés à plus de dignité mais aussi à plus de fermeté. La question des liens entre intérieur et extérieur se situe au cœur de cette réforme. Inscrit dans le processus général de « détotalitarisation » des institutions d’enfermement, j’entends mettre en lumière les ambivalences et contradictions normatives qui en découlent, notamment sur le terrain de l’intervention en « milieu fermé ».

Après avoir mentionné quelques particularités du contexte suisse de la justice pénale des mineurs, je montrerai combien la prise en compte des conditions d’enquête « en terrains difficiles » peut contribuer au processus de construction de l’objet étudié. Puis, je décrirai les formes de réception spécifiques de certains membres du personnel salarié (enseignants, maître socioprofessionnels, éducateurs), face à cette exigence de décloisonnement : tant leurs manières de proposer des formes d’organisation « aussi proche que possible de la vie réelle » seront examinées que les réserves dont ces pratiques font l’objet. Enfin, derrière ces attitudes contrastées (pouvant « diviser » parfois un même acteur), nous discuterons de manière critique la manière dont le cadre « contenant » de la prise en charge proposée semble faire l’objet de « vertus » émancipatrices revisitées.

 

Bibliographie de référence :

– Les paradoxes de la naturalisation. Enquête auprès de jeunes issus de l’immigration, Paris, 2007, L’Harmattan.

– avec Franz Schultheis, Christophe Delay, Nathalie Pigot, Les classes populaires aujourd’hui. Portraits de familles, cadres sociologiques, Paris, L’Harmattan, 2009.

– avec Geneviève Mottet, « La fabrique d’un problème public. Reconnaître, expertiser et gérer la ″violence en milieu scolaire″ », Revue suisse de sociologie 38/2, 2012, p. 459-477.

– avec Christophe Delay, « Ce que « bien éduquer » veut dire. Tensions et malentendus de classe entre familles et professionnels de l’encadrement (école, protection de l’enfance) », Déviance et société, vol. 37, n°2, 2013, p. 181-206.

– avec Eva Nada, Géraldine Bugnon et avec la coll. de Christophe Delay (2013), Ce que enfermer des mineurs veut dire. Controverses professionnelles, conceptions éducatives et justifications contemporaines de l’enfermement, Rapport final d’une étude sociologique, Berne/CTI, 2013.

– avec Eva Nada, Géraldine Bugnon, « « Savez-vous où vous mettez les pieds ? » Enquêter dans un Centre éducatif fermé », Cultures et sociétés. Sciences de l’Homme n°30, 2014, p. 68-75.

 

Discutante :

Isabelle DULIERE :  Juriste, Maître assistante à la haute Ecole

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